Sur la pointe du pied gauche, danser une marche abreuvée de passion, y déposer en terre la graine malice et courir le long des plaies pour ciseler un arc. Comme tendu aux flèches aiguisées dans la langue du chat, comme murmuré aux rythmes d’un Mississippi burning. Une dent sursaute sur le piano et nous regardons cet aigle des sentiers tracer des artifices nomades.
Sur la corde des subtilités dessiner l’ongle décoré d’un henné multicolore, inviter Papa Legba à débrider notre sécheresse et partager les boissons du rire.
Si tu entends le saxo, c’est qu’il distille les jours au gré de sa volonté, en saveur épicée d’un piment escarpé.
Le port de Barcelone a des visions d’exil, de découverte anodine, pour plonger le monde dans le tourbillon de l’enfer.
Si tu vois les plumes d’une Conure dorée, c’est qu’elle arpente les colliers de la forêt.
Sur la pointe du stylet, écouter le crissement des anges djiboutiens, ou entourer la nuit d’un trait si fin qu’il jongle avec la mort. D’une pensée l’autre, illuminée dans l’aura des souvenirs ; d’une main l’autre, en écho de toutes les tortures.
La parole effeuillée a des senteurs de sous-bois. Elle plane doucement dans les lieux de l’habileté narquoise. Observe lentement le vol léger des derniers voiliers de l’aube, le visage masqué des lianes enrobées de sucs et le bruissement indompté des rivières de l’aveu.
Ami, va où les vents esquivent l’ennui pour délacer en musique les mots de liberté.