Écrire sur la peau des mutismes, ciseler la tempe des armoiries, dire encore le souffle comme filin des ablations. Compter la vie en mots, en paragraphes décimés, en retrait d’exaction. Pour découvrir l’énigme en la lettre et corroborer le silence des attentes. L’être vagabond ou le dément des partitions, le moine déchu en langue puritaine, l’accordeur de paroles dans la nef effondrée. Une courbe effilée qui retrace le parcours des stigmates. Et l’ombre d’une croix sur la joue d’un passant. Longer le canal et absorber sa lumière, prendre au témoin son récit déchiré. Une guerre sans doute, un meurtre multiplié, une invasion féroce. Que de reflets sur la cicatrice du temps, que de soupirs dans les chambres closes de l’effacement. Des tribus arrimées à l’Histoire, des servitudes involontaires, des bribes insaisissables qui jalonnent le discours désemparé des agressions. Jeune fille à l’index des cruautés ou hommes déjà voûtés qui surgissent dans la nuit pour peupler le parchemin des ambitions. Observer l’empan de la main ouverte aux instances piégées par le mensonge. Tu le dirais anodin si ce n’était les cadavres jonchés et les corps abandonnés sous la mousse, fertilisant l’ignominie des assassins et de leurs séides.