la commissure des sèves



D’une obédience l’autre, le carrefour des orfèvres dans la matière des rires, ce marbre teinté de tes pas, et la voix des orpailleurs dans la rue des furies. Fugaces fournils où odorent les saveurs, savantes féeries aux élans des fugitives, corps apostrophés aux injures bienheureuses. Se mêlent les bras et les chocs, les larmes et les cris. Se tordent les cous des diablesses dans la nuit de l’orgie. Truite saumonée qui fuit vers le plaisir, aspic aux venins purpurins, cette vipère amie qui dessine la mâchoire du crime.

Obéis.

Cesse de tourmenter le silex. Il est plus solide et plus têtu que toi.

Obéis.

Et dans la nudité des suies, tu traceras le nom d’une reine, ou d’une esclave, ou d’une complice en vice.

Obéis.

Descends lentement vers le sable, contourne le pilier des enserrements, dresse le regard des injonctions.

Suspends la marche des répits.

Ce levain malin qui gonfle tes seins. Cette pâte malaxée où surgit la main. Cette braise qui attend l’offrande des semis.

Jouis.

Chatons des aspérités, candide sorcière aux soupirs de l’oubli, limaille des joutes sur la peau des chorégraphies.

Jouis.

Dans le palais des souffles et sous la baguette de soufre, sous le fil des fouets  et la flamme des lacis.

Le cuir insinue le rythme des brûlures. Pulsions, torsions, mutilations des géographies.

Cette menotte qui convie la chaîne à épuiser ses maillons.

Ce  chœur qui psalmodie l’écho des symphonies.

Sans répit, sans attente, sans délai.

Lis.