la commissure des sèves
Du tambour profiler la lame, absorber le plain-chant et glisser l’ongle sur la joue des mystères. Jongler le passé des lianes pour y tresser l’estime. Demander aux orfèvres de liquéfier la peur pour réussir à regarder le monde, enfin ce monde-là, qui ici fragmente le pourtour des oraisons et menace les mélodies éperdues. Longer le mur de fuite et serper l’herbe des doutes. Si tu saisis la fièvre, ne sois pas étonnée qu’elle vibre en toi et qu’elle te secoue comme derviche tueur ou chorégraphe mallarméen.  Le mot est un sourire posé sur l’oreille des passereaux. Il glisse et rebondit sur la toile des chevriers. Cabri persan ou chasseur afghan, loup blanc des steppes ou chat tigré des enfouissements. Creuser peut-être, sarcler, bouter l’épine hors de la vue et enter l’astre du soir pour qu’il pactise avec la rosée, qu’il caresse la lèvre d’un soupir et dessine sur la tortue les écailles de la passion.

Du tambour résonner la mémoire, aborder le limon des allusions et sculpter la raison d’une impatience nouée, dénouée autour des reins de la fée, celle qui balance ses nudités dans les constellations lyriques. Passer ta nuit à éprouver l’ardeur des appâts. Puis voguer sur les ablutions ultimes. Crier, sans doute, pour mieux dénoncer le monde, enfin ce monde-ci, quand il pactise avec l’ennemi.

Déplier les carcans et leur ôter toute tentation, escamoter la spirale pour entonner la psalmodie, dérouler le tapis aux pieds des pommes enrobées et sûrement se parer des tocades amoureuses, celles qui, de toi à moi, ou d’une tout autre panoplie, fait se brûler les plumes de l’aporie. Braiser le chaume et attendre, patiemment, en pleine épisodie, que le charme des sutures cicatrise nos élancements.

Du tambour toccater les refrains du sous-bois et laisser de la frondaison surgir la vie.