Mages, vestiges pyriques gravés dans la cendre. Corps soufflés de l’onde, silhouettes-malice qui ébruitent dans l’ignorance les enlacements buccaux. Ce vitrail offert à l’arbalète des failles, quand guerrier fatigué tu abreuves ton passé. Ces religions enrôlées au carcan des supplices. Ces villes déterrées de silice, rues et parterres décimés, avenues de frondaisons, rongées, brisées, emportées par l’acide.
Le vieillard embusqué peut entonner le psaume.
Et observer la foule emmurée par ses cris.
Il sait le frémissement. Il attend le passage à gué des troupeaux ensevelis. Jadis, s’il en fut, jadis, ils portaient le glaive au front des vestales. Et exigeaient un torrent pour assouvir les plaies.
Un chameau dressé debout, hante les rêves de l’évasion.
Un lion tête nue qui dévisage les passants.
Et les artisans du crime ouvrent leurs échoppes. Ils ont des noms pour cela. Ils ont des lieux exsangues où exposer leur fureur. Comment étioler les espoirs, comment défigurer les paroles et fermer aux chevilles de nos désirs les bracelets de l’insulte.
Mages, soufflez votre parfum dans les urnes de la vie. Puisez dans nos chairs le venin des amphores. Et faites-nous boire le poison des supplices.
Un barreau scarifié sur ta tempe, et mille années d’obscurantisme pour alléger le poids de leur folie.