la commissure des sèves

Du doigté du nénuphar retenir la fragilité, admirer le mouvement des aspirations dans l’inquiétude de l’onde hybride, et laisser, laisser glisser le bruissement des feuilles sur la joue des musiques andalouses.
Marcher sur la transparence des vitraux, ceux où le visage des prières se meut en patience endormie.
Joindre les paumes et vibrer sous le courant des apostrophes.
La peur n’est pas le danger, mais le danger se replie sur la conscience.
Noyade sans doute, immersion sous une surface étrangère.
Trembler pour l’enfance des poumons, et se plonger dans la submersion des infinis.
Une libellule masquée allume le feu des mutineries.

Falseta…

Accepterais-tu de nager dans l’insomnie, de dériver en canaux des lascivités émues ? Accepterais-tu de m’accompagner dans les immensités de l’eau, quand nos sommeils se libéreront des anathèmes ?
Observer l’ironie squamée des mouettes d’argile, figées en terreau des florilèges.
Bientôt l’automne et le tourment irascible des migrations imposées.
Retour à la frontière sous garde aiguisée.
Entendre et entendre encore le grondement des chenilles sur le caillou des vengeances.
Celles qui viendront demain, qui naîtront dans l’aube exaspérée des infortunes.
Sentences et maximes, en arrêt minuté.
Déchirement musclé.

Fandango…

Claquement des talonnades sur le parquet des séductions.
Fugue inédite quand tu accélères le pas.
Envies.
Tu as répondu aux exigences et souris dans le vestige lunaire.
La haine a des chevaux d’acier, féroces, létaux.
Chaque doigt est une tornade pour une écriture de l’éclat.
Corps à corps des épiphanies
Cavalcades

Seguidilla

Bondir du récit à la fable, et construire un château pour mieux le distiller en graines de joie et de folie
Bousculer la rampe des épisodes et sauter au-dessus des parapets pour courir vers l’horizon
Tanguer, vriller, marteler le mot qui déchire la pensée
Boire, et boire encore, sous la coupe des enlacements

Aller et venir comme en caresse des songes
D’un pied sur l’autre, d’un charme à l’autre
Entrer dans l’effraction des intimités

Solea

Et si nous conjuguions les sinuosités, tissions les fils pour mieux asservir les barbelés ?
Et si nous écoutions l’aveu des solitudes
Ils sont nomades ou troubadours, magiciens ou prestidigitateurs, amants enrobés de passion ou guitaristes des ensorcellements
Se souvenir des étangs et des deltas, graver sur le sable le pas d’un taureau ou tranquillement, fermer les volets sur la nuit…