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La semaine sainte des damnés de la pierre…

Aux poisons des effigies
À la ritournelle des abrasions
Aux orphelins de la famine
À la chanson des abandons

Aux chevelures de diamant
À la détresse du prisonnier

Quand de l’aube à l’aube se meurt le mot de la raison
Quand l’écho du poème antillais vient briser sa coque sur le rocher des trahisons

Césaire endormi aux chœurs des palétuviers
Quand la jungle a migré vers une nouvelle négritude

Où se meuvent les écritures de l’étonnement ?
Celui qui chavire nos horizons pour parodier la liberté
Où se délivrent les palinodies de l’infamie ?
Celle qui dévore la bouche des oraisons

Au sable des arrachements
À cette coupure sanguine qui fait couler le marbre
Au désastre des dunes
À la mascarade du scalpel et de sa fibre macabre

Ci gît le rêve et le rire
Ci gît l’arôme du jasmin et le désir de la danse

Graine de givre
Sommeil de la dérive

Perte mutilée dans le détournement des nuits
Les nôtres où chavire la pensée de l’érosion
Les leurs qui sinuent dans les chemins de l’incendie


Quel est le nom des  exactions ?
Quel est le feu des acharnements ?

Cette Méditerranée de l’écume et de l’envol
Cette Ville engloutie sous les cendres

Quand les oiseaux fous se déchirent sous la pluie…
Quand les chenilles résonnent aux murs des fusillés

Au  serment à jamais maudit
À l’étourdissement de la plaie
À l’écartèlement des ennemis
À l’apostrophe de l’autodafé

Quand sous le courroux des enchaînements se tissent les morsures de l’oubli

La dent du jugement dernier est bien acérée

Semaine sainte des damnés de la pierre

J’entends ce cri juché sur la paroi, cette blessure de l’intime qui se replie sur son ombre, ce déplacement de l’épine quand elle fiche en parure la déchéance de l’hypothèse…

Aux corps dépecés par la haine
À l’errance figée des promesses défigurées
Au sermon des montagnes qui ont gommé la neige
À l’hystérie des hyènes

Le silence déployé sur les ailes de l’immensité
Gaza meurtrie sous l’amnésie
Gaza  de toutes les cécités
Gaza miroir des Palestines

La mer opaque encore reprend cet air obstiné
Celui des psaumes désarçonnés

Elle s’allie aux vents pour dérouter le cheval de la solitude

 Au chœur de la sauvagerie…

Un licol pour la soudure
Et le dévoilement des chairs dans l’extinction de nos voix